- guet
- Guet, m. Vient de guetter, qui signifie adviser regarder, et espier, dont l'Italien use aussi disant Guattare, et signifie l'acte de ainsi soigneusement adviser. Selon ce on dit, Il est au guet, Il fait bon guet, Speculationi instat, Speculationem agit. Il se prend aussi pour celuy ou ceux qui font le guet. Selon ce on dit, Le guet de pied ou de cheval d'une ville, Vigiles pedestres, aut Equestres, seu pedestres equestresue excubiae ciuitatis. Et le guet de nuict, Vigiles excubatores, aut vigiliae excubiaeue. Et le Capitaine du guet, Praefectus vigilum, qu'on appelle Vighier, en Languedoc et Provence, de ce mot Vegghia Italien, qui signifie veille, et Veggiare, veiller.Le guet et la garde qu'on fait sur aucun, Custodia.Le guet des gens de guerre, Statio militum.Le guet qu'on fait pour avoir et prendre quelque chose, Captatio.Le guet et espie qu'on fait pour surprendre quelqu'un, Obsidiae obsidiarum.Le mot du guet, Tessera, Vigiliarum tessera. Bud.Il entend le mot du guet, Hic nouit tesseram excubiarum rogare et reddere.Les gens qui font le guet, Vigiliae vigiliarum.A qui on ne fait point le guet, Inobseruatus.Aller au guet, Ire in vigiliam.Estre au guet, ou faire le guet, In speculis esse, Excubare, Munus vigiliarum obire, Obire vigilias, Obsidiari, In insidiis esse, Habere excubias.Faire le guet au temps, Seruare de caelo.Faire le guet aux portes, Explorare portas.Faire le guet de nuict au temple, Vigilias noctu agere aedes sacras.Faire le guet et estre aux escoutes pres la ville, Manere in vigilia vrbis.Faire le guet sur la ville, Custodiam vrbis agere.Qui de nuict fait le guet devant le camp, Procubitor.Plusieurs yeux et oreilles te font le guet, et espient pour veoir ce que tu feras, Oculi et aures omnium te speculantur et custodiunt.Tenir le guet, Excubare.L'oye est de meilleur guet que le chien, Solertiorem custodiam praebet anser quam canis.Qui va de guet à ses affaires, et ne se haste point, Cunctator et segnis.Guet appensé, ou à pensé, n. qu'on dit Guet appens, ou à pens, par apocope, signifie embusche premeditée, pourpensée, Insidiae praemeditatae, ex consulto et praeparato structae. Il se prend aussi pour le delict commis et perpetré par voye de telle embusche, Scelus, facinus meditato perpetratum, comme, C'est un guet appensé, ou à pens, et se prend tousjours en mauvaise part pour un vilain cas commis, apres longue menée et deliberation faite et euë sur iceluy, Crimen conspirato admissum, De quo quis diu agitauit, cogitauit. Et n'est, à bien le considerer, un mot seul, ne deux aussi, ains sont trois mots desquels est faite cette locution, à sçavoir Guet à pens, et le dernier d'iceux estoit anciennement en commun et frequent usage, pour dire pensée. Rigauld de Berbezill en une sienne chanson: Tan m'abelis lamoros pensamens, Que ses venguts en mon fin cor assire, Que no i pot nuils autre pens caber.Guet à pens, est ce que S. Gregoire dit, {{t=g}}ék pronoias,{{/t}} qui est l'opposite de {{t=g}}to tukhon,{{/t}} comme si l'on disoit, Cas pourpensé, et Cas fortuit, ce que Aule Gelle au livr. 20. chap. 1. appelle Consultum et Fortuitum.Meurtrier de guet à pensé et propos deliberé, Meditatus sicarius. B.Faire un meurtre de guet à pensé, ou appens, ou appensé, et de propos deliberé, Subducta et meditata ratione caedem perpetrare.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.